La réédition et l’édition du second volume de la correspondance de Françoise Dolto par les éditions Gallimard, nous ont permis d’expérimenter et d’investir un corpus rédactionnel volumineux, fragmenté et riche de notes et d’annexes. Cette disparité et cette linéarité chronologique a donné lieu à un travail d’iconographie et de typographie exigeant. Cette naration intime, faite à partir des photographies tiréess des archives personnelles et familiales de Françoise Dolto, raconte la vie de cette femme, l’histoire de son émancipation et son parcours intellectuel. Voir aussi la Collection Françoise Dolto.
Lettres de jeunesse, 1913-1938
À cinq ans, Françoise Marette, dite « Vava », est déjà une épistolière. Depuis Deauville où elle passe ses vacances, elle reçoit des lettres de sa famille auxquelles elle répond avec vivacité et cocasserie. Jours tranquilles, très vite abscurcis par la guerre qui emporte un de ses correspondants, l’oncle Pierre avec qui elle se croit « fienser » et qui, en mourant, la laisse « veuve de guerre » à huit ans. Plus tard, la mort de Jacqueline, la sœur aînée, plonge la mère dans un deuil impossible qui la rend injuste avec son autre fille. Les lettre se font alors l’écho du combat mené par la jeune fille qui se cherche, s’oppose, se construit, rompant des fiançailles convenues, s’accrochant à des études de médecine « visées depuis l’enfance », entreprenant une analyse, et se retrouvant, comme elle l’écrit à son père, le soutien de toujours, dans une longue lettre qui fait le bilan d’une jeunesse, « pas du tout “fofolle”, pas du tout “aigrie”, “pas putain”, “pas intellectuelle”, pas laide non plus et pourtant pas mariée (…), une femme qui te fait honneur tout autant qu’à ma mère (…), femme à trente ans et prête à donner ma vie comme on donne un cadeau ».
Une vie de correspondance, 1938-1988
Dès son âge enfantin, Françoise Dolto prend le pli d’écrire des lettres à ses parents, à ses proches, à ses amis. Cela fait partie de son éducation. Elle s’y adonne, sous le contrôle de sa gouvernante, avec un charme, une vivacité, un style, qui feront d’elle une grande épistolière. Cet art de vivre deviendra très vite un art de penser. À côté des intimes, des intellectuels, des artistes, apparaissent les grandes figures de la psychanalyse, Rudolph Loewenstein, Marie Bonaparte, René Spitz, et plus tard Daniel Lagache, Serge Leclaire, Wladimir Granoff, Maud Mannoni, et surtout Jacques Lacan, le compagnon de route. Puis viendront les « suivants », jeunes analystes à qui elle se fait un devoir de transmettre, et enfin tous ceux qui lui demandent conseil et auxquels elle répond toujours de longues lettres attentives. Ainsi dans ces lettres passent, en marge de son œuvre théorique et clinique, les interrogations, les incertitudes, les débats, les intuitions qui parfois s’élaborent dans d’éblouissants face-à-face avec ses interlocuteurs. Mais, au-delà de cet extraordinaire témoignage sur l’histoire de la psychanalyse et de ses institutions, cette correspondance, à la façon d’un journal intime, révèle un aspect plus secret de sa personnalité, montrant dans des lettres plus personnelles combien sa vie familiale (son mari, Boris Dolto, et ses enfants) a enrichi sa réflexion.
L’objet
Description
Lettres de jeunesse
Correspondance 1913-1938
Nouvelle édition de Colette Percheminier
Collection Françoise Dolto
Éditeur : Gallimard, 2003
Nombres de pages : 576
Format : 225 x 165
Impression : simili
Une vie de correspondances
1938-1988
Édition de Muriel Djéribi-Valentin
Collection Françoise Dolto
Éditeur : Gallimard, 2005
Nombres de pages : 1056
Format : 225 x 165
Impression : simili